Interview : Sans un effort sur les procédés, notre industrie sera condamnée (French)
Interview de Roger-Marc Nicoud par L'Usine Nouvelle - InfoChimie
Courant 2022, Ypso-Facto va lancer une première version de sa suite logicielle Ypso-Proxima. Conçue selon une approche métier, elle a pour objectif d'aider les acteurs de la chimie fine et de la biotech à développer des procédés plus optimisés, grâce à l'apport d'outils numériques. L'enjeu sous-jacent est de taille. Il est question d'actionner ce volet procédé pour maintenir sur le long terme la production de matière active en Europe, nous explique Roger-Marc Nicoud, président-fondateur d'Ypso-Facto.
Quelle est la spécialité d'Ypso-Facto, société que vous avez créée en 2014, après avoir quitté le conseil d'administration du groupe Novasep dont vous étiez le fondateur ?
Roger-Marc Nicoud : Ypso-Facto est une entreprise dont l'objectif est de contribuer à l'émergence de procédés plus efficaces, plus sûrs, plus verts, plus simples, et donc plus économiques. Ypso qui signifie « Your Process Secured and Optimized » permet de comprendre ce que l'on cherche à faire. Par ailleurs, Ypso-Facto ne s'intéresse qu'aux procédés d'obtention de molécules, qu'elles soient chimiques ou biologiques, et pas à la formulation, par exemple. Dans ce champ d'activité bien défini, la tâche à accomplir reste immense, et notre projet, très ambitieux.
En conséquence, vous vous intéressez à la fois aux procédés chimiques et biotechs ?
R.-M. N. : Nous avons effectivement deux types de clientèles dans la chimie fine et dans la biotechnologie. En réalité, nous ne voyons pas de mur entre les deux. Les procédés de production de molécules chimiques et biologiques présentent, bien entendu, des différences, mais ils ont aussi des points communs ; a minima, la matière et l'énergie doivent s'y conserver ! Par ailleurs, les procédés chimiques et biotechnologiques peuvent souvent se décomposer en deux étapes...